En plus de tous les coups de main, j’avais décidé de me payer les services de Michel, qui est sacrement efficace, et qui cherchait justement du boulot. Bien m’en a pris, parce que sinon, je me serais retrouvé tout seul lundi, pour finir le toit avant la pluie, j’étais mal !
On a commencé vendredi avec Michel, par mettre des équerres métalliques pour arrimer plus solidement les chevrons à la lisse haute et à la poutre faîtière. Parce que vu l’épaisseur (3cm) de ces chevrons, le lardage n’était pas suffisant. Le week-end précédent, on avait aussi bouché l’extrémité des chevrons avec une planche, et j’avais corrigé ma petite erreur sur le débord de toiture, en mettant des cornières métalliques :
L’après-midi, Manu nous a rejoint, et on a commencé à mettre la volige du haut sur le débord de toiture (vu qu’on n’isole pas le débord de toiture). Et c’est beaucoup plus confortable de le faire par l’intérieur comme ça, que par dessus, une fois que le plafond est fait, et qu’on est obligé de s’approcher du bord du toit pour clouer.
Samedi, en plus de Michel et Manu, Mathieu et Thomas sont arrivés, et on est rentré dans le coeur du sujet : clouer la volige du plafond par en dessous. On avait choisi de mettre de la volige, parce qu’on aime pas trop l’aspect d’un lambris classique, et puis parce que c’est pas cher. On avait au départ pensé la laisser brute, mais on s’est vite rendu compte qu’il fallait quand même la poncer un peu. Ce qu’on a donc fait. Mais puisque cette volige va porter les bottes de pailles, il faut bien la fixer. C’est donc des clous de 90mm galvanisés. Le système avait été prévu par Michael au départ pour un espacement entre les chevrons d’environ 90cm (la longueur d’une botte de paille), mais au moment de poser les chevrons, j’ai eu peur que ce soit un peu trop écarté, et j’ai donc réduit à 79cm d’entre-axe. En fait, je pense que 90cm n’auraient pas posé de gros problèmes, mais c’était quand même plus sécurisant en 80cm.
J’avais fait le premier tas de paille juste à côté de la maison, pour ne pas avoir à les déplacer sur une trop grande distante, mais en fait, ça fait aussi un merveilleux échafaudage que je vous recommande à tous, quand c’est possible. On a pu mettre une passerelle depuis le 1er étage de la maison jusqu’au tas de paille, qui n’est écarté que de 2m, environ, et ensuite, on a posé une échelle sur le tas de paille, bien accrochée au toit. Du coup, pour monter sur le toit, il suffisait de passer la passerelle et de monter l’échelle, en toute sécurité. Pour monter les bottes de pailles, c’était forcément pratique (on défaisait le tas autour de l’endroit où était appuyé la passerelle et l’échelle), et puis pour monter la volige sur le toit, on le faisait en 2 temps : d’abord sur le tas de paille, puis sur le toit. Enfin bref, dans tous les cas, bien plus pratique qu’un échafaudage, qu’une échelle de 7m, ou même que passer par l’intérieur de la maison. A mon avis, sur la semaine de boulot, ça nous a bien fait économiser une journée, ce système.
Au fur et à mesure qu’en dessous, on fixait le kraft et la volige du plafond, par dessus, on pouvait commencer à mettre les bottes de paille, et à immédiatement couvrir avec la volige. C’est Thomas qui s’est acquitté de ça, et ça va vite ! Je pensais avoir des bottes en 80cm de long qu’on pourrait rentrer entre les chevrons, ou des 90 un peu molles qu’on aurait pu tasser. En fait, je n’avais quasiment pas de 80, et impossible de tasser les 90 de plus de quelques centimètres. On a donc décidé de couper les ficelles des bottes, et d’enlever une tranche pour que ça rentre. La tranche enlevée était réutilisée avec d’autres pour remplir l’espace d’à côté. Vu que pour le toit, j’ai pas besoin de la même densité que pour les murs, ben ça se fait sans problème, et la densité était quand même suffisante pour qu’on puisse marcher sur les bottes sans s’enfoncer.
On a commencé le plafond des deux côtés à la fois, jusqu’à l’endroit où le plafond cesse d’être rampant, et passe à l’horizontale. Comme ça, on a pu facilement poser les chevrons horizontaux, et les fixer dans les chevrons en pente, avant de reprendre la pose de la volige.
Dimanche soir est arrivé, et on était loin d’avoir fini. Il faut dire que poser 100m2 carré de plafond en volige, même si c’est plus rapide que du lambris, ça prend du temps. Elle est théoriquement en largeur fixe, mais avec le séchage, ce n’est plus trop vrai, certaines planches sont trop étroites, d’autres trop larges, et souvent les deux à la fois. Il faut donc trier, raboter, etc. En plus, plutôt que de faire la jonction sur les chevrons, ce qui aurait été un peu fragile (ils font que 3cm, donc la volige n’aurait mordu que de 15mm de chaque côté, avec du clou de 90, ça aurait tout fendu), on a filé, et Michel est monté poser des « rustines », c’est à dire des morceaux de planches, vissées sur les jonctions de planches. C’est plus costaud, et ça nous a éviter de faire des chutes. Mais ça prend du temps.
Enfin bref, on avait donc pas fini dimanche soir, et j’ai donc demandé à Michel de revenir le lendemain, en espérant finir. J’ai fait ça tous les jours jusqu’à mercredi soir, où on a enfin fini pour de vrai. Ca nous a fait une semaine de 60 heures, on était un peu vannés !!
Lundi, avec l’aide de Manu l’après-midi, on a quand même réussi à terminer le plafond. Ci-dessous une image haute résolution, pour que vous puissiez vous rendre compte de l’aspect rustique de la chose. Cliquez sur l’image pour la voir en grand.
Il y a des jours entre les planches, qui vont sans doute grandir encore un peu en séchant, mais pas trop, car la volige avait déjà 3 mois. Si vous en faites autant, méfiez-vous de la volige trop fraîche : le retrait peut être impressionnant ! D’où l’absolue nécessité d’avoir un kraft bien posé, pour éviter que de la poussière de paille ne nous tombe dessus jusqu’à la fin de nos jours.
Sur la partie horizontale, on a scotché ensemble toutes les laies avec du scotch spécial pare-vapeur, un truc qui coûte 1 euro du mètre, et qui colle super bien.
Mardi, on a pu ensuite passer sur le toit pour continuer à mettre la paille. Thomas (aidé de Julien) avait posé quasiment toute la partie en pente, et il nous restait à poser la partie horizontale.
Au dernier moment, je me suis rappelé qu’il fallait faire la réservation pour le passage de la cheminée. Michel s’en est acquitté avec sa dextérité habituelle :
Mardi midi, on avait fini de mettre la paille, et mardi soir, on avait fini de poser la volige par-dessus. Mercredi, il ne nous restait donc plus que le pare-pluie, et les liteaux.
On a espacé les liteaux de ventilation de 40cm. C’est plutôt serré, mais vu que les chevrons en dessous sont espacés de 80cm, c’était soit ça, et on avait un liteau sur 2 appuyé sur un chevron, soit on les espaçait de 50 à 60, ce qui est la norme, mais aucun n’était appuyé sur un chevron. La volige étant appuyée sur la paille, on aurait pu l’envisager. Mais vu le prix du liteau, on a choisi la sécurité.
Dans un premier temps, on les a agrafés, parce que l’agrafeuse à air comprimé, c’est vraiment ultra rapide. Mais il faudra que je rajoute quelques clous de 90 pour solidifier tout ça. Mais je vous recommande vraiment l’agrafeuse à air comprimé : ça va à toute berzingue.
et voilà le travail !