Journal de la construction d'une maison en botte de paille
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Merci !!!!

février 21st, 2009 | Posted by Matthieu in Journal de la construction - (3 Comments)

On a d’abord terminé la première cloison de brique, puis on a attaqué la deuxième, avec 2 complications : il fallait faire un angle pour faire un léger retour, et surtout, il fallait les mettre sur champ. Un premier essai un peu tardif nous a appris que d’une part, décidément, cette dalle de chaux boit une quantité d’eau monstrueuse, et que d’autre part, mettre les briques d’aplombs quand elles sont sur champ, ce n’est pas une mince affaire. Ca a travaillé Michel, et le soir, il m’appelait pour me faire part d’une idée lumineuse : utiliser une règle allu pour d’une part remplacer le cordeau, mais surtout pour permettre de mettre les briques d’aplomb, simplement en les plaquant contre la règle. Aussitôt dit, aussitôt fait, je suis allé acheter une règle de 3m, et le lendemain, on y a percé 2 petits trous pour la visser contre les montants de bois qu’on avait mis de part et d’autre de la cloison. On a juste rajouté un montant intermédiaire pour coincer la règle, et éviter qu’elle ne ploie quand on appui les briques dessus. Voici ce que ça donne :
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Et ça marche super bien. On avance bien plus vite qu’avec le cordeau et le niveau. On a quand même quelques problèmes de décalage, parce qu’une part la règle reste souple (il faudrait d’autres montants de bois intermédiaire, ou avoir une règle rigide dans les deux sens) et d’autre part, dans ce sens là (8,5cm de large par 14,5cm de haut), la moindre petite pente à l’horizontale se voit beaucoup plus à la verticale.
Enfin bref, en 2 jours et demi, on avait fini notre cloison !
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Ensuite, on a commencé à se préparer pour les cloisons de l’étage. Il a d’abord fallu faire un peu de rangement, d’une part pour les cloisons, mais surtout pour pouvoir mettre les palettes de briques de terre crue. Puis, on a essayé de s’installer confortablement : D’abord une rambarde le long de la trémie, pour ne pas risquer que Michel, en reculant pour contempler son travail, ne tombe et ne perde la mémoire : il est le seul à connaître le secret du moteur atomique, et sans lui, pas de voyage sur la lune. Ensuite, la météo annonçant du beau temps, mais avec du vent et du froid, on a installé une bâche sur tout le mur nord, à l’étage. Et bien nous en a pris, car le vent était véritablement glacé, et nous aurait tous rendu fada, mais en plus, la chaux n’aurait pas aimé non plus, ni trop de vent, ni trop de froid. Du coup, il faisait presque meilleur en haut qu’en bas. Et enfin, en attendant Jean-Pierre, le maçon qui était venu pour la dalle, et qui est décidément super sympa, ne vienne avec son téléscopique pour nous monter les palettes de BTC, on a installé un petit plan incliné pour nous permettre d’en monter une palette, et de commencer à travailler. C’était tout con, mais c’est bien plus confortable que sur une échelle. Ce kakou de Christophe a même monté les briques 4 par 4 (soit 28kg).
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Et donc le jeudi, tout le monde est arrivé. Pendant qu’Odile et Colline faisaient un peu de ménage, papa et Michel attaquait l’ossature d’une cloison en bois en bas. Et Charlie et moi, en haut, on commençait une cloison en brique de terre comprimée. C’est une cloison qui tombait un peu mal car dans le sens des solives (les poutres qui portent le plancher), et pile entre deux. Donc elle ne s’appuyait que sur la volige, ce qui n’était bien sûr pas possible. On avait d’abord imaginé de rajouter une solive pile en dessous-la cloison, mais outre que ça n’aurait pas été évident de réussir à la glisser, ça aurait fait 3 solives rapprochées, et ça n’aurait pas été très joli. Après m’être bien cassé la tête, j’ai trouvé la solution : poser la lisse basse de la cloison sur une sorte de pont entre les deux solives, constitué de morceaux de chevrons 5×5 tous les 20cm, pour répartir la charge. 5cm de chevrons plus 6cm de lisse basse, ça fait à peu près l’épaisseur du complexe isolant+plancher qu’on doit poser par dessus le plancher actuel. Du coup, les briques se retrouveront au ras du sol :
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Comme vous pouvez le voir sur ces photos, on a posé la lisse basse sur du feutre de lin, sans la fixer sur les tasseaux du dessous, mais en la coinçant simplement entre des petits carrelets, eux-même protégés par des morceaux de feutre de lin. Tout ça pour éviter que les cloisons ne transmettent les bruits d’impact. Voir le livre « l’isolation phonique écologique » pour avoir des détails sur ce système de la « bande résiliante » :

Les gaines que vous voyez passer, c’est pour pouvoir mettre une prise et un interrupteur dans la cloison. je perce les briques au fur et à mesure avec une grosse mèche de 18 montée sur un perforateur que m’a prêté mon électricien-plombier. La terre est assez tendre, donc je n’ai pas besoin d’utiliser la percussion. En fait, une simple perceuse suffirait (à condition d’avoir la bonne mèche), mais ce perforateur sans fil est tout de même rudement pratique. Ensuite, pour les boîte, une scie-cloche diamant fait parfaitement l’affaire (ne tentez pas la scie-cloche à bois).
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Autre chose qu’on voit sur les photos : les vis qu’on a mis dans la lisse basse. Ce sont des vis en inox, qui seront prises dans chaque joint vertical entre les briques. Car le mortier n’adhérant pas très bien sur le bois, il fallait faire en sorte que la cloison soit bien tenue en bas. Des vis inox car la chaux corrode l’acier normal.

Dans la journée, on a juste réussi à faire ces préparatifs, et 2 rangs de brique. Pendant ce temps, en bas, ils faisait toute l’ossature de la cloison, plus la volige sur une face.

Le lendemain, on a changé un peu les équipes. Charlie et moi avons continué notre cloison en brique, mais Michel est monté travailler sur les encadrements de fenêtre, et sur la préparation de la prochaine cloison en brique de terre compressée. Pendant ce temps, Papa, Odile et Colline ont posé la deuxième face de volige, avec la paille au milieu :
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Samedi, Michel est venu remplacer Charlie pour la cloison BTC, et l’équipe cloison en bois à fait la deuxième face et la paille de la cloison de la salle de bain.

Et dimanche, pendant qu’avec Michel on finissait notre cloison, et on en préparait une autre, Papa, Lisa, Bernard et Domi on commencé à mettre les bottes de paille dans le mur nord. Et ils ont réussi à finir !!! Ils étaient un peu sur les genoux, car autant les premières bottes se posent assez facilement, autant les dernières, quand il faut forcer pour les rentrer en haut d’une échelle, c’est une autre paire de manche !
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Si vous voulez avoir d’autres infos sur les cloisons en BTC, je vous conseille d’aller sur ce site La maison en paille de Claire, qui a utilisé d’autre briques du même fabricant que moi.