Journal de la construction d'une maison en botte de paille
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En début de semaine, j’ai fait la deuxième couche de lisse haute partout. C’est un peu compliqué, parce qu’il faut croiser aux angles, et comme on arrive au toit qui est en pente, faut faire des coupes en biais au bout. J’ai aussi du arracher des clous pour redresser un mur que j’avais cloué un peu trop précipitamment, et qui n’était pas vertical…
faitiere chevronsJeudi soir, on a donc attaqué la faîtière avec Manu, et Mathieu qui est venu nous filer un petit coup de main.
En fait, la faîtière repose sur les murs des deux côtés, et sur 2 poteaux au milieu. on la monte donc en 3 sections, qui sont raccordés au niveau des poteaux. Et chaque section est elle-même constituée de 3 grosses « planches » de 5×35, qu’on larde ensemble. Ca permet de monter tout ça sans problème à la main, ce qui n’aurait pas été possible si ça avait été une seule poutre.
On a fini la cette faîtière vendredi, avec Manu, et puis on a commencer à couper les chevrons. Vu que je vais isoler le toit avec des bottes de paille, les chevrons font 35cm de haut, et du fait de cette hauteur, ils n’ont pas besoin d’être épais. Ils ne font donc que 3cm d’épaisseur. Là aussi, c’est pratique pour les monter, mais c’est vrai que ça fait un peu bizarre, cette section pour des chevrons. On découpe le bout à 45°, pour affiner un peu.
Samedi soir, avec Julien, on a continué à couper les chevrons, et on a commencé à découper les mis-bois, qui vont soutenir le chevrons qui fera le débord de toiture, et qui n’a donc que la faîtière comme point d’appui.
faitiere chevrons
faitiere chevronsEt dimanche, on attaque la pose des chevrons. Il y a Manu, Julien, Bernard, Domi, Laurence, les enfants et moi, ça fait une sacré troupe ! Pas évident de donner du travail à tout le monde…On espérait finir dans la journée, mais en fait, la gestion du débord de toiture prend plus de temps que prévu, et à midi, on a à peine fini les 3 premiers chevrons. On reprend l’après midi, et en bossant comme des bêtes, on arrive à poser les 3 de l’autre bout. Manque plus qu’à les visser. On est tous complètement morts de fatigue, je pensais pas que ce serait si dur. Dans l’autoconstruction, y’a des parties plus dures que d’autres, quand même. Ensuite, ça devrait aller plus vite, les chevrons du milieu étant bien plus simples à poser. J’espère qu’on pourra faire ça ce week-end.
faitiere chevrons

Je pensais qu’on finirait le solivage le week-end dernier, mais en fait samedi, un agriculteur que j’avais contacté pour me fournir la paille manquante m’a appelé pour me dire qu’il bottelait dans l’après-midi, et qu’il fallait venir chercher les bottes de suite. Je n’avais pas le temps de faire venir André, le transporteur, j’ai donc emprunté un fourgon. Et avec Bernard et Domi, on s’est fait 6 voyages de 26-27 bottes dans l’après-midi. Pas génial, le fourgon, pour transporter les bottes. C’est pas tant qu’on en met peu, mais plutôt que c’est long à charger et à décharger.
C’est pas de la paille bio, mais elle n’est pas désherbée. Il y a juste un peu d’engrais. Du coup, plein de mauvaise herbe aussi, et surtout, plein de chardons !! ça pique les doigts, et ça fait plein de poussière. C’est pas de la très belle botte, mais bon. J’espère que c’est bon quand même pour la construction…

Dimanche, on a continué un peu le solivage, mais on a pas trop forcé. Faut laisser un peu de place au repos de temps en temps ! Et puis il faisait une de ces chaleur !

Lundi matin, levé 5h30 pour aller chercher d’autres bottes que l’agriculteur avait pressées la veille. Ce coup ci, au lieu de prendre le fourgon, j’ai demandé à Denis, qui m’avait fourni les premières bottes, de venir avec son tracteur et une charrette. Le tracteur roule bien plus lentement sur la route (30-40km/h), mais par contre, on rentre 90 bottes sur la charrette, et en quasiment autant de temps que les 26 dans la fourgon. Il y avait 150 bottes, donc en deux voyages, c’était bon. On s’était levé tôt pour éviter les grosses chaleurs, mais en fait, il faisait gris et froid. Et le temps qu’on bâche le tas après le dernier voyage, il s’est mis à tombé des cordes !! on l’a échappée belle. Laurence était allée chercher un rouleau de bâche agricole au Comptoir Agricole : 100 euros le rouleau de 8x40m ! Ca vaut pas le coup de se priver. Bon, il n’y a pas les oeillets comme dans les bâches toutes faites, mais c’est moins cher et plus étanche.

Lundi après-midi, la pluie s’est arrêtée, et Manu étant revenu de vacances, on est allé faire un peu de solivage / ponçage.

Mardi, il avait plu toute la nuit (75mm en 24h !!), et le terrain était détrempé, on a donc décidé de rester à la maison.

murs premiers etageEt de mercredi à samedi, de 7h du matin à 7h du soir, avec Manu, on a bossé comme des stakhanovistes. Laurence et Moïra au ponçage, Domi qui s’occupait des enfants, et Bernard qui est venu nous aider à terminer samedi.
murs premiers etageIl a d’abord fallu terminer le solivage, puis poser le plancher dessus. C’est de la volige qu’il a donc fallu poncer sur une face. Ca va nous servir de plancher pour monter les murs de l’étage, mais ce n’est bien sûr pas le plancher définitif. C’est plutôt le plafond du rez-de-chaussée, sur lequel viendra un isolant phonique, puis le plancher en châtaignier.

murs premiers etage

murs premiers etageVu que j’avais déjà coupé le bois pour, on a fait les murs du préau en 2 temps 3 mouvements. Mazette, il va être grand, ce préau !!
Donc en fait, vendredi soir, on a assemblé le grand mur du préau. On a essayé de le monter à 2, mais c’était trop lourd. On l’a donc monté vendredi matin, avec Bernard et Domi. Ensuite, on a enchaîné direct sur le petit mur, qu’on a monté tout de suite, dans la matinée. L’après midi, on a coupé, assemblé et dressé le mur ouest de l’étage.
Puis samedi matin, on a fait le mur est, puis Bernard est arrivé, et on a préparé le mur nord. Et l’après midi, on a assemblé et dressé le mur nord, puis le mur sud, et on avait fini à 5h !

On commence à bien voir les volumes de la maison. Sans les cloisons, ça paraît petit et grand à la fois. Les volumes sont vraiment beaux.
murs premiers etage

Le solivage

août 8th, 2008 | Posted by Matthieu in Journal de la construction - (1 Comments)

solivage
Un beau solivage sur soleil couchant. Pour ceux qui ne sont pas encore des autoconstructeurs chevronnés, le solivage, c’est l’ensemble des solives, et les solives, ce sont les petites poutres qui portent un plancher.
Presque 2 semaines après avoir fini les murs du rdc, nous y voilà enfin. Il faut dire qu’avant de pouvoir mettre les solives, il fallait encore : mettre la deuxième couche de lisse haute, poser les poteaux et les gros refends, poser la ceinture, mettre les tasseaux le long de la ceinture, et enfin poser les solives dessus.
Sachant qu’en plus, on a décidé au dernier moment de poncer nos solives, ben ça fait un sacré taf. Heureusement que nous avons pu compter sur mes parents, Bernard et Domi, qui nous ont bien aidés. Et les enfants ont été gentils (la nounou est en vacances), donc Laurence a pu travailler aussi. Donc Bernard et moi, on fixait les tasseaux et les solives, pendant que les filles ponçaient : plein de courbatures à la clef, car la grosse ponceuse à bande de Manu est un monstre !
solivage

Bon, on devrait terminer ce solivage ce week-end, et ensuite, on pourra poser la volige dessus, ce qui nous servira de plancher pour monter les murs du 1er étage.

premiers voyages bottes pailleLundi, j’ai attaqué tout de suite la réalisation de la longuerine qui relie les deux poteaux centraux, et qui soutenir un mur porteur en brique à cet endroit. J’ai donc creusé le hérisson, fait un coffrage, feraillé l’ensemble, et coulé du béton. J’en ai profité pour couleur deux support de poteaux de 20×20, de niveau avec le sol fini, pour pouvoir poser mes poteaux (sans ça, il aurait fallu que je coule ma dalle de suite).

Mardi, décoffrage, et début de la deuxième couche de lisse haute, avec Julien. Il s’agit de mettre donc un deuxième 5×15 sur les cadres, en croisant pour bien solidariser les murs entre eux. C’est surtout Julien qui a fait, car Michael est passé pour m’expliquer un peu les étapes suivantes, donc j’ai passé ma soirée à discuter pendant que Julien se faisait la lisse haute tout seul ! Le matin, j’avais fait venir un maçon qui travaillait à côté avec un téléscopique pour qu’il me déplace des palettes de bois, pour que je puisse accéder au 2 gros refends, et aux pièces de la ceinture, qui étaient justement tout en dessous.

Mercredi, je suis allé louer une grosse scie circulaire, pour pouvoir couper les renfends et mes pièces de ceinture, parce qu’avec la petite que j’avais, ça suffisait pas (mais il a quand même fallu que je finisse à la scie égoïne pour les gros 24×40.

premiers voyages bottes pailleJeudi, je suis allé rechercher le maçon avec son téléscopique pour qu’il me pose les refends sur les poteaux. Super sympa le gars, et il m’a posé ça au millimètre !

Vendredi, j’étais de garde d’enfant, mais le soir, on est allé commencer à poser la ceinture avec Bernard, Domi et Julien.

Samedi matin, Stéphanie et Mathieu sont venu me filer un coup de main pour continuer la ceinture. Merci à eux !

Et samedi après midi, transport de la paille. J’avais donc trouvé d’un côté à un agriculteur bio, Denis Flores, qui fait du blé et du petit épeautre à 10 bornes de la maison, mais qui pouvait pas me livrer, et d’un autre côté, un livreur de paille très sympa, André Drezen, qui connaît bien la bio et les maisons en paille, qui transporte donc de la paille (chargement et déchargement compris) pour 200 euros la journée.
Denis a attendu le dernier moment pour commencer à botteler, pour que la paille soit la plus sèche possible. Donc à 14h il commençait, à 15h André arrivait, et après avoir rassemblé les bottes par tas de 10, on a commencer à charger dans le camion un peu avant 16h. Au début, c’est super facile, les bottes sont légères, on les lance sur le camion par paquet de 2. Et puis rapidement, les bottes sont plus lourdes, il faut les lancer plus haut (jusqu’à 3,5m). Heureusement, Bernard avait gardé de son passé d’agriculteur une fourche légère, et surtout, le coup de main pour planter la botte, redresser la fourche, et avec relativement peu d’effort, la monter tout en haut du tas, à bout de bras. Je sais pas comment on aurait fait s’il avait pas été là…
premiers voyages bottes pailleUne fois le camion chargé, on fonce au chantier (foncer avec un camion de botte de paille, ça fait environ 50km/h), et on décharge sur un lit de palette, en essayant de faire une belle meule.
Ensuite, c’est reparti pour un deuxième voyage, qu’on a fini de décharger à 22h15, à la lueur des phares, complètement vannés, mais contents.
premiers voyages bottes pailleDimanche, une bonne journée de repos, et lundi, un troisième voyage.
Au total, seulement 600 bottes, alors que j’en avait réservé 1200. La récolte a été particulièrement mauvaise cette année. Il va donc falloir que j’en trouve ailleurs. André, le transporteur, peut m’en avoir, mais dans le Var, donc assez loin d’ici.

botteleuse