Quand on fait un prêt pour le terrain et ou la maison, il faut quasiment tout le temps payer des intérêts intercalaires (aussi appelés « différé d’amortissement », car même si un différé d’amortissement n’implique pas forcément d’intérêts intercalaires, je ne pense pas que l’un aille souvent sans l’autre). Et ça pose pas mal de questions. Après avoir tourné le truc dans tous les sens, voici la meilleure solution qu’on a trouvée pour nous. Je vous garantie pas que ce soit le cas pour tout le monde, mais bon. Presque.
D’abord, c’est quoi :
les intérêts intercalaire, c’est l’argent qu’on donne au banquier en plus des intérêts normaux, en échange du fait qu’il nous prête une partie de l’argent tout de suite, mais que le remboursement du prêt proprement dit ne commencera que quand il nous aura tout donné.
Ce qui veut dire que pendant la durée du chantier, vous n’allez pas commencer à rembourser le prêt. Vous allez juste payer des intérêts sur la partie effectivement débloquée par le banquier. Donc au début, ce sera pas beaucoup, et au fur et à mesure qu’il va vous libérer de l’argent pour payer les factures, le montant va augmenter, jusqu’à approcher les mensualités que vous aurez après.
Et vu qu’en général, pendant ce temps, vous continuez à payer le loyer de votre logement actuel, ben ça fait double loyer. Du coup, ça mérite de s’y pencher pour savoir comment dépenser le moins possible. Parce qu’en auto construction, ça va durer au moins un an, cette double dépense, sauf si vous arrivez à loger dans une caravane pendant la durée des travaux.
Comment sont-ils calculés ?
Le calcul est sans doute assez compliqué, mais le banquier m’a dit qu’en gros, ça correspondait au montant débloqué, multiplié par le taux du prêt, et divisé par 12. Soit par exemple pour un taux à 5%, et un montant débloqué de 50 000 euros, ça fait 50 000 x 5% / 12 = 208 euros de mensualité.
Et bien sûr, c’est recalculé chaque mois.
Quand débloquer le prêt ?
Face à ça, notre premier réflexe a été de dire : il faut débloquer l’argent le plus tard possible, pour ne payer ces intérêts sur une période la plus courte possible. Donc utiliser d’abord l’apport personnel avant d’utiliser le prêt.
Mais en fait, ce n’est pas si évident. Surtout si la première dépense est l’achat du terrain, et que ça représente la moitié ou plus du budget total. Dans notre cas : 150 000 pour le terrain avec frais d’agence et frais de notaire), 100 000 pour la maison, et un prêt de 180 000 (soit un apport personnel de 70 000)
Car si on met la majeure partie de son apport personnel dans l’achat du terrain, on a débloqué effectivement moins d’argent chez le banquier, et la première mensualité d’intérêts intercalaires est plus faible que si le banquier payait tout le terrain. Mais en même temps, dans ce cas là, dès le début des travaux, il faut faire appel au banquier, et donc les mensualités augmentent rapidement.
Alors que si le banquier paye tout le terrain, la première mensualité est certes plus élevée, mais elle ne bouge pas pendant un moment, car on peut utiliser l’apport personnel pour commencer à construire.
Conclusion
J’ai calculé qu’entre la solution de faire débloquer 100 000 euros par le banquier tout de suite, ou 150 000 tout de suite, sur toute la durée de la construction, ça ne faisait un surcoût que de 600 euros (6600 au lieu de 6000).
Alors vous me direz : 600 euros, c’est toujours ça. Et puis dans certain cas de figure, ça peut être plus. Mais en même temps, garder l’apport personnel pour payer la construction, ça a l’avantage de la simplicité : vous n’êtes pas obligé de produire une facture pour la moindre dépense. Et puis en attendant de l’utiliser, votre argent peut rester placé quelque part, et ça compense rapidement ces 600 euros de surcoût.
Bref, on a décidé de faire payer l’intégralité du terrain par le banquier, et de ne débloquer les 30 000 restants qu’à la fin du chantier. Ca va nous coûter environ 6600 euros d’intérêts intercalaires, qu’on va bien sûr payer avec l’apport personnel, parce qu’on ne peut pas faire rentrer ça dans le budget mensuel.