Journal de la construction d'une maison en botte de paille
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murs rez-chaussee montes week-end
Michaël m’avait prévenu, mais vu ma lenteur cette semaine, je n’étais pas sûr d’y arriver : mais on a bien réussi à faire tous les murs du rez-de-chaussée (sauf le préau) en 2 jours !

murs rez-chaussee montes week-endMais c’est vrai qu’avec les bois déjà découpés, les lisses basses posées, et le système des charnières, ça va super vite. On a bossé le matin avec Manu, de 7h à midi, environ, et puis le soir avec Bernard et Domi de 6h à 9h en pique-niquant sur place. Entre les deux, sieste et lecture au frais !
murs rez-chaussee montes week-endC’est vraiment la partie la plus sympa de l’autoconstruction : l’ossature bois, c’est agréable à faire, ça va super vite, on voit tout de suite la forme de sa maison. En plus, il ne manquait rien, j’avais les clous, les outils, les gens pour m’aider. Enfin bref, un week-end parfait. Sauf qu’aujourd’hui lundi, j’avais un peu l’impression d’être vendredi, quand même.

Sur les photos, ça se voit pas, mais tout à coup, on se rend compte des dimensions de la maison, et elle va être sacrement grande, quand même !!

Donc pour résumer rapidement, lundi, le voisin qui a un tractopelle est venu finir d’étaler le gros caillou, et il a même livré 10 autres tonnes de gros caillou, pour finir de remplir un petit peu.
Mardi, le matin, on a essayé avec Manu de commencer à poser la lisse basse, mais on s’est vite aperçu qu’il me manquait un petit peu de tout, dont surtout la toile goudronnée pour mettre entre le parpaing et le bois. Depuis le temps que tout le monde me dit que c’est indispensable, je m’étais toujours pas occupé d’en acheter. grrrrr.
L’après midi, la carrière est venu me livrer 40 tonnes de caillou plus fin, du 16-24, qu’ils ont benné à côté, en 2 tas.
Mercredi matin, on a fait un petit peu de lisse basse, puis le voisin est arrivé avec son tracto pour étaler le 16-24 dans les fondations avec son tracto. Ca a pris toute la matinée, et il en est rentré du caillou. Mais juste à le regarder, on sent que 1. ça va stocker de la chaleur, et 2. l’humidité va jamais pouvoir remonter. Donc c’est parfait.
Jeudi matin, on a enfin à peu près tout pour faire les lisses, et on en fait la moitié, avec Manu.
jeudi soir, avec Domi, Bernard, Manu et Julien, on ratisse, étale, enlève, rajoute du caillou, pour avoir un hérisson à peu près plat.
Vendredi matin, on fini les lisses basses. Je les rabote un coup pour qu’elles soient toutes de niveau.

Et ce matin, enfin, on attaque les murs. J’avais pas encore reçu mes clous pour la cloueuse, mais heureusement, Michaël à pu me dépanner.


* une petite référence que les initiés comprendront. Les autres peuvent se documenter en lisant Lanfeust des Étoiles

Découpe de l’ossature bois avec la scie radiale

Pour découper l’ossature, j’ai acheté une Makita LS1013, avec un support Metabo KSU400 (impossible de le trouver sur leur site, mais ils l’ont bien au catalogue). Le tout pour 1150 euros. C’est un peu cher, mais on l’a payée à deux avec un ami qui va construire sa MOB bientôt. Et on devrait pouvoir la revendre facilement à la fin de nos chantiers. C’est un superbe outil que je recommande à tout le monde. Avec ça, j’ai découpé toute l’ossature du premier étage, en quelques demi-journées de travail. C’est pratique, précis, rapide. A tel point qu’il faut se préparer une liste des longueurs à découper, parce que sinon, on passe plus de temps à regarder le plan qu’à scier !
J’avais déjà utilisé le pied Dewalt équivalent, mais celui-ci semble plus solide. Il est légèrement plus court, mais suffisamment grand pour poser mes bois de 5 mètres et en couper le bout.
J’aurais pu acheter l’ensemble sur internet pour un peu moins cher, mais j’ai préféré aller chez Chiari, pour plus de sécurité. Le gars est très sympa, et c’est là que je vais acheter toute la quincaillerie (et là qu’on m’a déjà acheté la visseuse et la scie-sauteuse Festool).

Mise en place du hérisson

decoupe ossature herisson programme cette premiere semaineAlors le hérisson, c’est toute une histoire parce qu’il y a mille façons de le faire. J’ai cherché sur internet, demandé à tout le monde, et personne n’est d’accord sur la taille du caillou à utiliser. Dans la région, vu que c’est très sec, ils s’en font pas trop, ils ont tendance à faire ça directement avec du concassé calcaire 0-30. En mettant éventuellement une première couche de plus gros. Moi, vu que j’ai choisi de ne pas mettre de film poliane, ni de drain périphérique, ni de drain sous le hérisson, ni d’aération du hérisson, je me suis dit qu’il fallait quand même que j’essaye de mettre quelque chose qui me mettrait complètement à l’abri des remontées d’humidité. Donc avec peu de « fines » comme ils disent ici (en fait, du sable, quoi), pour que l’eau ne puisse pas remonter par capillarité.
decoupe ossature herisson programme cette premiere semaineJe me suis adressé directement à la carrière Joffre, qui m’ont livré par camion de 10 tonnes. J’ai décidé de commencer par 3 camions de 40-120, en demandant au livreur de les benner directement dans les fondations. Mais il s’est vite avéré que ce 40-120 était plutôt du 40-250, au bas mot. Donc difficile à bouger à la brouette et à la pelle. Je me suis donc précipité vers des ouvrier qui étaient en train de faire des tranchées dans la route, et je leur ai demandé de venir bouger le premier tas pour laisser la place au prochain camion. Et pareil après le deuxième. Très sympas, les gars. Mais bon, à la fin, je me retrouvais avec des tas de gros cailloux dans mes fondations, assez difficiles à déplacer.
decoupe ossature herisson programme cette premiere semaineJ’ai bien essayé de les déplacer à la brouette, mais j’ai pas réussi à convaincre grand monde de me filer un coup de main… J’ai donc appelé un habitant du village qui a un tractopelle, pour qu’il vienne me l’étaler. Il est venu ce matin, et il a trouvé que je pouvais largement rajouter un camion de 40-120, avant de mettre le plus fin. Et il m’a proposé de me le livrer lui-même avec son camion (il a une entreprise qui livre du béton en toupies, et il a pas mal d’engins). Vu que mes camions de concassé 14-25 n’arrivent que mardi après-midi, c’est parfait ! Bon, je sais pas trop combien ça va me coûter, mais ça devrait pas être la ruine.

isolation peripherique liegePour poser les plaques de liège, j’ai fait plusieurs essais (mastic, scotch double face), avant que Michaël, le charpentier me donne le truc : de la colle à placo !! C’est une espèce de plâtre très épais et collant, donc on met quelques petits plots sur les parpaings, et après, il suffit d’appuyer la plaque dessus, et hop, ça tient !
Donc avec Manu et Bernard qui me rejoignent dans la matinée, on pose quasiment tout le liège en une demie journée, manque plus que la réserve.
isolation peripherique liege

Ensuite, l’après-midi, vu qu’il ne faisait pas trop chaud, on s’est attaqué au terrassement. En effet, à force de vouloir faire le mur le plus bas possible, ben il n’y a pas assez de place pour faire un hérisson de taille réglementaire, vers le haut de la maison. Il faut enlever 20cm de terre sur environ 3m. Après avoir discuté pas mal pour savoir si cétait possible à faire à la main, ou s’il fallait mieux louer une minipelle, je me suis lancé, et en fait, ça va assez bien. La terre est meuble, Bernard me rejoint vers 15h, et à 18h, on a fait bien les 3/4 du boulot.
Mais je n’avais pas prévu la casquette, et derrière le petit vent, c’est bien un soleil de juillet qui me tape sur les oreilles. Résultat, un superbe coup de soleil.
C’est agréable de faire un peu de terrassement à la main. Le tracto-pelle, c’est pratique, mais on sent rien passer. Alors qu’une pelle et une brouette, on a vraiment l’impression de construire sa maison (bon, j’aurais pas fait toutes les fondations à la mains quand même…)

Gabin teste l’enduit terre sur les parpaings, et ça marche bien.
isolation peripherique liege

enfin fondations finiesIl avait donc coulé une semelle de 50cm de large, et bien 50cm de haut, en faisant une « marche » vers le milieu de la maison, pour compenser la pente, et avoir une semelle à peu près horizontale. Je dis à peu près, parce que la semaine où il n’est pas venu, il a plu, et forcément, les fouilles se sont remplies d’eau, une partie s’est écoulée, mais il est resté des « flaques », aux endroits en creux. Et quand l’eau s’est évaporée, elle a laissé derrière elle 2-3cm de boue. Ne sachant pas trop si c’était ça qui empêchait mon maçon de venir, j’ai tout nettoyé, au jet et au balai, puis j’ai couvert avec des palettes et des bâches (qu’on a achetées pour protéger la paille), car ils prévoyaient de nouveau de la pluie pour le week-end. Bon, finalement, il a pas plu, et quand le maçon est venu lundi, il m’a dit que des fondations bâchées, il avait jamais vu ça, et que de toute façon, la boue et l’eau ne l’aurait pas gêné, il aurait passé un coup de balai… mouais…

Enfin bref, lundi, il est venu avec 2 ouvriers, et ils ont commencé à monter les parpaings. Ils se sont aperçu que les fouilles n’étaient pas exactement aux bonnes dimensions, et qu’un des trous était carrément en biais. Je sais pas comment on a fait notre coup, parce que j’avais fait le tracé avec lui, mais on a du confondre intérieur et extérieur avec lui. Heureusement, la semelle est suffisamment large pour permettre de rattraper le coup en mettant le mur en biais. On a quand même dû élargir la maison de 10cm… Donc un bon conseil, n’hésitez pas à vérifier les longueurs et les diagonales régulièrement. Ca coûte pas grand chose, et ça peut éviter des emmerdes…

Avec 2 parpaings posés sur la partie la plus haute du terrain, on était au ras du sol, la question était donc de savoir si on coulait directement la ceinture à ce niveau là, et il aurait fallu décaisser pour que le bottes ne soient pas trop proches du sol, soit on ajoutait un rang de parpaing, plus la ceinture, mais à ce moment là, on se retrouvait à +35 d’un côté, et quasiment 1m de l’autre.
Du coup, le maçon m’a proposé de mettre des parpaings à bancher pour le dernier rang, ce qui évite d’avoir à mettre une ceinture trop épaisse : ça fait juste les 20cm du parpaing à bancher, plus les quelques centimètres du rattrapage de niveau selon les endroits. J’étais bien content, parce qu’en général, les maçons, ils sont plutôt prompt à vous rajouter un ou deux rangs de parpaings sans vous demander votre avis. Alors que là, il me l’a fait vraiment au minimum. Il a même fallu scier quelques parpaings qui étaient trop haut au niveau de la réserve.
enfin fondations finiesDu coup, je vais même devoir décaisser un peu par endroit. Surtout à l’intérieur, pour avoir au minimum 30cm d’épaisseur de hérisson.
Bref, mardi ils sont pas venus, mercredi ils ont mis les parpaings à bancher, jeudi ils ont coffré et coulé, et vendredi, ils ont décoffré, et mis les boisseaux pour les poteaux au milieu. Et voilà le travail !

enfin fondations finies

Ben tout à coup, j’ai vu ma maison apparaître, les plans prendre du relief, j’en était tout chamboulé, dis-donc ! Et vous remarquez que par le plus grand des hasards, c’est justement le jour que le scieur à choisi pour livrer le bois ! En retard de 10 jours, à croire qu’il s’était mis d’accord avec le maçon !