Journal de la construction d'une maison en botte de paille
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En fait, au tout début, on pensait mettre des briques de terre cuite. On avait vu les prix des Claytec, et ça nous paressait raisonnable (environ 65 € le m2 en 12cm d’épaisseur). Mais bon, faire venir de Belgique quelque chose d’aussi lourd, écologiquement, ça le faisait pas trop. On a donc cherché plus proche de chez nous. Et là, Valérian nous a parlé de briques de terre comprimée fabriquées dans la région, par Olivier Scherrer. Ca paraissait le bon plan. Quand on les a vues, les briques, on les a trouvées superbes, mais quand Valérian nous a annoncé le prix, 100 € du m2, on a un peu déchanté.
J’ai donc commencé à chercher sur internet d’autres fabricants. De prime abord, quand on tape « fabricant brique de terre crue » sur google, on trouve pas grande chose. Mais bon, avec un peu d’acharnement, j’ai fini par trouver plusieurs fabricants.

  • D’abord un en Bretagne, là aussi trop loin pour nous, mais les prix annoncés sont intéressants : 30 € le m2 !! C’est la scoop Terreaterre
  • Ensuite, c’est dans la région de Toulouse (forcément) qu’on en trouve le plus. Argiléo à l’air de faire de très beaux produits, et s’ils avaient été un peu plus rapides à répondre, je serais sans doute passé par eux. Ils m’ont fait un devis à 52 euros le m2, en 10cm d’épaisseur
  • Un autre vers toulouse, c’est Barthe. C’est une société qui fait de la brique et de la tuile depuis le 18ème siècle. Ils ont un produit qui a l’air très intéressant, c’est la Brique de terre crue chanvrée. C’est plus pour faire des murs extérieurs, car c’est isolant (ils annoncent une conductivité de 0,27 ce qui est pas mal du tout pour un matériaux dur. Ils m’ont fait un devis à 75 € le m2.
  • Et puis donc Valérian à continué à chercher de son côté, et il s’est fait conseiller l’entreprise Fontes Refractaires, à Revel, qui comme son nom l’indique, est spécialisée dans les briques réfactaires, et qui propose des BTC en 29×14,5×8,5. Elles sont prévues pour faire des murs de 14,5 d’épaisseur, ce qui revient à 90 euros le m2. Par contre, si on les utilise sur champ, pour faire une cloison de 8,5 d’épaisseur, ça ne coûte plus que 53 € le m2. On a donc décidé de faire un mix des deux : 14,5cm pour le mur derrière le poêle, qui doit être un peu porteur, et 8,5cm pour les autres cloisons.

Voici une fiche technique de ce produit.

J’ai commandé sans les avoir vues, mais on a été heureusement surpris. Ca ne ressemble pas du tout aux BTC artisanales, qui sont granuleuses. Ils doivent utiliser une boudineuse, et du coup, les 4 faces « longues » sont lisses, comme des carreaux de terre cuite. C’est superbe ! La couleur de la terre est très belle, aussi.
livraison btc (briques terre crue) cloisons interieures
Elles ont une densité de 2 (soit 2 fois plus lourd que l’eau), ce qui fait 7kg par brique. On va s’amuser à trimbaler tout ça…

La cave, si vous reprenez le plan, c’est cette petite pièce qu’on a mis au nord, contre la cuisine. Le toit n’était pas encore fait, on a donc commencé. Bernard et Domi sont venu m’aider pour poser le pare-poussière, et la volige apparente par-dessous. On a pas commencé l’isolation en botte de paille toute de suite, car je voulais d’abord poser les chevrons du porche, de manière à pouvoir faire tout ce toit d’un coup. (le porche est la continuation du toit de la cave, au dessus de la porte d’entrée.
Pour poser les chevrons du porche, il fallait d’abord mettre le poteau, et pour poser le poteau, il fallait faire un pilotis. J’ai donc commencé par là. J’ai fait ça avec des pierres et un béton de chaux, vu qu’il me reste plein de chaux.
Bon, le problème de la chaux, c’est que ça sèche lentement, mais lentement…
Et donc, une fois le poteau mis, j’ai pu poser les chevrons (enfin, c’était pas si simple, parce qu’il fallait faire plein d’ajustements, ça m’a pris un temps fou).
avance lentement mais lentement...

En même temps, je me suis occupé de siliconer les tasseaux sur le toit, pour éviter de nouvelles infiltrations par les trous des agrafes. J’ai d’abord commencé à le faire avec un pistolet à main, mais bon, au bout de 6 tasseaux, j’en pouvais plus. Michaël m’a donc prêté son pistolet à silicone qui fonctionne à air comprimé. Vraiment génial, comme outil. C’est tout con, et ça fonctionne vachement bien :
avance lentement mais lentement...
Il n’y a même pas de piston, c’est l’air qui pousse à l’intérieur de la cartouche. Du coup, quand on relâche la pression, ben ça s’arrête de couler immédiatement, à la différence d’un pistolet à main.
avance lentement mais lentement...
Bon, faut chopper le coup de main, quand même. Le premier tube, il s’est vidé en 30 secondes. Il a fallu que j’adapte la pression du compresseur, et la taille de la découpe en biseau de la douille.
Au début, ça fait un peu des pâtés comme ça :
avance lentement mais lentement...
Mais à la fin, je te faisais ça avec une régularité et une vitesse, mon pauvre !
avance lentement mais lentement...
Enfin bon bref, je me suis rendu compte que d’une part, il y avait d’importants jours sous les tasseaux, du fait des différences d’épaisseur de volige, et que donc l’eau pouvait facilement passer en dessous, et que d’autre part, j’avais été plus que généreux sur le nombre d’agrafes, et que par rapport à la pose classique, avec 3-4 clous par tasseau, j’avais balancé 10-15 agrafes par tasseau, soit quantité de trous. Ce qui explique ces fuites.

Après la pluie suivante, je suis retourné voir, et il y avait encore de l’eau qui était rentré. Moins quand même, mais suffisament pour traverser la paille, et goutter par le plafond. Je suis donc remonté, et j’ai colmaté encore plein d’endroit où je n’avais pas mis assez de silicone. On va voir ce que ça donne à la prochaine pluie.

Tout ça sans savoir si la paille a commencé à pourrir dedans ou pas. Il faut que j’attende que ce soit sec, pour ouvrir par en dessous en divers endroits, et vérifier que la paille est saine. J’ose pas imaginer la galère si elle a commencé à pourrir…